A la claire fontaine

A la claire fontaine

M’en allant promener

J’ai trouvé l’eau si belle

Que je m’y suis baigné.

Il y a longtemps que je t’aime,

Jamais je ne t’oublierai.

Sous les feuilles d’un chêne, Je me suis fait sécher.

Sur la plus haute branche,

Un rossignol chantait.

Il y a longtemps que je t’aime,

Jamais je ne t’oublierai.

Chante rossignol, chante,

Toi qui as le coeur gai.

Tu as le coeur à rire…

Moi je l’ai a pleurer.

Il y a longtemps que je t’aime,

Jamais je ne t’oublierai.

J’ai perdu mon amie

Sans l’avoir mérité.

Pour un bouquet de roses

Que je lui refusai.

Il y a longtemps que je t’aime,

Jamais je ne t’oublierai.

Je voudrais que la rose

Fût encore au rosier

Et que ma douce amie

Fût encore à m’aimer.

Il y a longtemps que je t’aime,

Jamais je ne t’oublierai.

Au clair de la lune

Au clair de la lune, mon ami Pierrot

Prête-moi ta plume, pour écrire un mot.

Ma chandelle est morte, je n’ai plus de feu.

Ouvres-moi ta porte, pour l’amour de Dieu.

Au clair de la lune, Pierrot répondit :

– Je n’ai pas de plume, je suis dans mon lit.

Va chez la voisine, je crois qu’elle y est

Car dans sa cuisine, on bat le briquet.

Au clair de la lune, l’aimable lubin

Frappe chez la brune, elle répond soudain

– Qui frappe de la sorte ? Il dit à son tour

– Ouvrez votre porte pour le Dieu d’Amour

Au clair de la lune, on n’y voit qu’un peu

On chercha la plume, on chercha du feu

En cherchant d’la sorte, je n’sais c’qu’on trouvera

Mais je sais qu’la porte sur eux se ferma.