Le sapin roi des forêts

Il y a très longtemps… L’hiver était là, et il faisait très froid.

Dans la forêt tout enneigée, un petit oiseau était tout seul, triste.

Il avait une aile brisée et sa famille l’avait abandonné pour s’envoler vers des pays sans hiver. Il voletait péniblement, d’un arbre à l’autre. Il neigeait fort et l’oiseau se réfugia dans les feuilles d’un énorme chêne.

Hélàs !  » Vas-t’en, vilain, je t’interdis de venir manger mes glands ! « 

Les uns après les autres, tous les arbres, tous le chassèrent. Complètement découragé, il se posa dans la neige, il allait sans doute mourir.

Un dernier effort, il entrouvrit les yeux, un sapin lui faisait signe :

 » Viens, je ne suis pas méchant, viens n’aie pas peur. Installe-toi chez moi au chaud, mange mes graines tant que tu voudras. « 

Le soir de Noël, le vent se leva, souffla de plus en plus fort.

Tous les arbres perdirent leurs feuilles, tous, sauf le sapin qui avait acceuilli le petit oiseau blessé.

C’est depuis ce temps-là que le sapin est le seul à garder sa verdure tout l’hiver, le sapin, roi des forêts !

D’après Miss Sarah Cone Bryant

L’Ange et la Fée

Assis sur une branche, le regard perdu dans le vide, un ange semblait porter toute la douleur du monde sur ses épaules.

Petite fée son amie passait par là et le vit. Elle s’approcha et se posa en silence à ses côtés.

Voyant les sillons que ses larmes dessinaient sur ses joues, elle se pencha doucement vers lui et de sa douce voix lui demanda timidement :

– Pourquoi pleures-tu ?

– Parce que je ne peux soigner tous les maux de la Terre…répondit-il dans un murmure.

– Tu ne peux tous les soigner mais ceux que tu soigneras seront à jamais sauvés même si tu n’en sauves qu’un.

Comme il pleurait toujours, elle lui demanda à nouveau :

– Pourquoi pleures-tu ?

– Parce que je ne peux sauver tous ces pauvres gens…

– Tu ne les sauveras pas tous. Mais ceux qui fairont appel à toi, à ceux-là tu leur offriras une autre chance.

Comme il semblait toujours aussi triste, elle écouta le silence qui régnait en ces lieux. Il offrait quiétude aux âmes tourmentées qu’il arrivait à apaiser.

La souffrance qui se dégageait de lui semblait palpable, elle aurait presque pu la prendre entre ses mains.

Rompant enfin le silence, il dit d’une voix tremblante d’émotion :

– Je ne suis qu’un pauvre ange incapable…

Ne lui laissant pas le temps d’achever sa phrase, elle posa un doigt sur ses lèvres.

– Rappelle toi… murmura t-elle. Tu m’as sauvé moi d’une mort certaine.

Une fée ayant perdu ses ailes n’en est plus. Tu m’as rendu mes ailes… Tu m’as montré qu’il ne fallait pas perdre espoir, donner ce qu’on pouvait et faire de son mieux, aider dans la mesure de ses moyens. Tu m’as appris toutes ces choses. Tu m’as redonné espoir, tu m’as donné ton amour.

Elle reprit après une courte pause :

– Tu n’es ni un incapable ni un pauvre. Tu es riche de ton amour, de cet amour que tu donnes aux autres…Et tu n’es pas n’importe quel ange… Tu es mon ange, mon ange gardien.

Elle l’embrassa prestement sur le front avant de disparaître dans un rayon de soleil.

L’éclat de ses boucles blondes dansaient encore devant ses yeux qu’elle avait su rendre étincelants de lumière.

Texte de Marypistache

La Fée Linotte

C’était il y a bien longtemps, mais peut-être hier.

C’était bien loin d’ici, mais peut-être tout près de toi.

A l’orée d’une belle forêt se dressait un majesteux château. Ses tours s’élançaient par-dessus les champs qui colorient la campagne.

Les hommes, les fées, les animaux vivaient en harmonie dans ce pays, royaume de la Fée du Matin, connue pour sa bonté et sa sagesse lumineuses.

Sa petite fille Linotte, très étourdie, oubliait, perdait, jusqu’à ses paroles ou ses idées. Aussi, sa maman l’avait-elle nommé fée des écureuils, qui égarent leurs réserves de noisettes. La magie, et même les sorties étaient interdites à Linotte, qui vivait dans les nuages.

Un jour de mai, la Fée du Matin décide, pour ses sept ans, d’offrir à la petite fée une promenade pour rendre visite aux écureuils ses amis.

Heureuse, Linotte sort le balai offert par sa marraine, la Fée de la Lumière. Par la fenêtre de sa chambre, dans la tour de l’Est, elle sent les parfums de la nature qui l’appelent : la lavande, l’herbe sêche de l’été.

Bientôt envolée, elle voit les couleurs en bas dessiner la palette d’un peintre. Les deux fées se dirigent vers une clairière tapissée d’un joli parterre de fleurs bleues pour s’y poser. Autour des myosotis, volette un joli papillon qui fascine Linotte. C’est la fée des papillons, qui l’entraîne de jonquilles en violettes ; les deux amies séloignent peu à peu de la clairière où se tient la Fée du Matin.

Le soleil baisse sur l’horizon, les ombres du soir grandissent. Sans que les espiègles le remarquent, il fait bientôt sombre. la fée papillons, habituée au soleil, s’inquiète.

Courageusement, Linotte guide son amie à la recherche d’un sentier. Des hérissons écrasent les feuilles, les pigeons bousculent les branches dans un vacarme inquiétant. Au pied d’un arbre, un petit écureul est perdu.

– Ne pleure pas, je suis ta fée, et je vais prendre soin de toi. Malgré sa peur, Linotte veut secourir son protégé qui se rassure à ces mots.

Soudain, une voix grave surprend la petite équipe qui se terre. Un géant barbu surgit, accompagné d’une petite fille qui sautille.

– Oh, Oh ! C’est bon de rentrer à la maison ! Mais que vois-je ici ? Qu’elle est cette drôle de troupe ?

– S’il vous plait, monsieur l’ogre, commence Linotte, ne nous mangez pas !

– Je pense plutôt à manger une bonne potée à la chaumière, nigauds ! Mais que fabriquez-vous ici ?

Rassurée par la petite fille venue acceuillir son papa bûcheron, Linotte raconte son après-midi, les jeux, et comment elle a perdu son chemin.

Vous me raconterez tout devant un bon pot-au-feu ! La chaumière est devant nous.

Les petites filles et l’écureuil ne se font pas prier et gagnent l’intérieur de la maisonnette. La maîtresse de maison a déjà servi le dîner pour les deux petites filles qui font connaissance avec les invités-surprise.

– Ne t’inquiète pas, Linotte, ta maman sera prévenue de ta présence.

Linotte est rassurée ; son ami écureuil se régale d’un festin de noisettes !

Nos petits amis s’endorment bientôt et rêvent de fleurs, de châteaux et de noisettes.

Bientôt, le soleil illumine une nouvelle journée, et de fins rayons dansent dans la chaumière. Après quelques tartines, il est temps de se séparer. Linotte a l’impression qu’elle a toujours connu cette famille qui l’a acceuillie.

Arrivés à la clairière, nos trois amis se quittent à leur tour : l’une retrouve ses papillons, l’autre sa famille d’écureuils et Linotte le chemin du château, qu’elle atteint sans se tromper.

Linotte explique ses aventures à la Fée du Matin sans chercher d’excuses comme autrefois mais se soucis plutôt de remercier la famille de la forêt. Et puis, elle doit prendre des nouvelles de la Fée des papillons, et aussi du petit écureuil. Elle doit s’occuper de beaucoup de choses et de beaucoup de gens, dit-elle à sa maman !

C’est étonnant, la Fée du Matin ne semble pas fâchée. c’est curieux, elle a le même sourire que la femme du bûcheron.

– Ma chère Linotte, je suis fière de toi : hier, tu as su guider ta camarade dans la forêt obscure, et protéger un écureuil comme tu le devais.

Ton courage et ta bonté pour ces deux êtres t’ont permis d’oublier ta propre tristesse. Sache que c’est ta marraine, la Fée de la Lumière qui t’a recueillie hier. Le réconfort que tu as apporté à tes amis à attiré dans ton coeur ses rayons, qui t’ont guidé.

La petite fille fée a ainsi appris d’elle-même que le courage de son coeur pouvait venir à bout de son étourderie.

Aujourd’hui, Linotte n’oublie plus jamais rien et les jeunes fées aiment prendre conseil auprès d’elle.

Si tu rencontres un jour une petite  » tête de linotte « , peut-être est-ce une fée en devenir !

Légendes d’autrefois

Extrait des Contes.biz

La légende des flocons de neige

Il était une fois, il y a longtemps, habitaient de petits moutons argentés dans le ciel !

St-Pierre les avaient adoptés pour passer le temps !

Il les surnommaient flow ou flo ! Cela voulait dire  » enfants  » car ceux-ci n’arrêtaient pas de courir et de jouer partout.

Ils étaient très doux mais aussi très capricieux. Parfois, ils allaient courir dans le ciel. Mais de petites étoiles restaient accrochées à leur laine.

Un jour, Dieu décida d’emmener le froid au monde !

Mais les petits moutons, très capricieux et nécessitant un peu de confort chaud et douillet, se mirent à courir dans tous les sens sur les nuages ! Si vite que les étoiles se décollèrent de leur laine et tombèrent du ciel !

Dieu était ravi et donna à ces petites étoiles blanches, le nom de flocon ( mélange de flow et de moutons ).

C’est depuis ce jour qu’on peut apercevoir des petits flocons tomber du ciel !

Légende d’Autrefois

Extrait des Contes.biz

La légende de la fée Margalide

Margalide était une fée belle, très belle, si belle que sa beauté rayonnante excita la jalousie des Dames Blanches de la montagne de Gez qui surveillaient l’entrée de Val d’Azun, au carrefour d’Ourout. Trop belle pour courir librement, trop belle pour être aimée par les hommes qui n’auraient plus d’yeux que pour elle, trop belle à faire tourner les coeurs et la raison…

Les Dames Blanches de Gez condamnèrent la pauvre Margalide à vivre sous la terre, errant entre les fontaines de Capdivère et celle de Bardéroun.

Seule une main pure pourrait lui faire recouvrer sa liberté, à condition toutefois que cette main déroulât jusqu’au bout le peloton de soie rouge dont la fée était nantie. Aussi Margalide laissait-elle flotter dans l’onde claire de la fontaine l’extrémité du fil de soie, espérant ardemment la venue de cette main salvatrice qui changerait enfin son destin.

Un jour, la fontaine reçut la visite d’une jeune fille d’Arcizan, venue puiser de l’eau avec sa cruche. Le ruban de soie rouge ondulant au gré du courant éveilla sa curiosité et son désir ; sa main innocente plongea dans l’eau fraîche pour cueillir le fruit de sa convoitise. Elle saisit entre ses doigts menus le fil dansant et tira prestement, le fil s’enroula tout seul dans sa main, sous ses yeux émerveillés.

Chez elle, on ne tissait que du grossier fil de lin, qui donnait un tissu frais, certes, mais épais et terne. Jamais on ne touchait un fil de soie, et les mains rudes de la petite paysanne s’extasiaient sur ce fil si beau, si brillant, si doux, fin et léger comme un fil de la vierge et qui semblait ne jamais ne devoir finir.

Elle en ferait un mouchoir de soie qu’elle broderait au petit point, comme les demoiselles. Elle le ferait choir en l’église afin qu’un jeune homme le ramassât et le lui rapportât.

Mais soudain une voix tranche le rêve de la jeune fille, c’est sa mère, là-bas, qui appelle.

La petite entend bien mais fait la sourde oreille, ce fil si rare, elle ne peut le laisser. Elle le tire délicatement mais fermement, il est si ténu, si fragile, et semble naître de l’onde même, il s’étire sans fin et le peloton de soie grossit entre ses petites mains.

S’il y en a assez, elle pourra faire un foulard pour les jours de fête, comme il sera beau sur ses cheveux noirs… et pourquoi pas un tablier de soie ou un châle à franges…

Au loin, la mère redouble ses appels, la voix impatiente se fait orageuse et l’enfant hésite, partagée entre son devoir d’obeissance et sa découverte extraordinaire qu’elle ne veut pas laisser perdre. Elle continue d’enrouler le fil, vite, vite, le coeur battant, comme un voleur s’emparant d’un trésor et le fil court toujours.

La colère éclate cette fois dans la voix maternelle, ce ne sont plus qu’imprécations et menaces… et l’enfant s’effraie.

Elle tire le fil une dernière fois, le cisaille entre deux pierres, se redresse vivement puis rentre chez elle enfin soumise, le peloton de soie rouge serré contre son coeur sous sa chemise, laissant son oeuvre de délivrance inachevée.

Elle n’a pas fait trois pas qu’un cri sorti de la fontaine la fait se retourner, un cri de désespoir et de colère. Le fil a été rompu trop tôt… alors même que la fée apparaissait à son extrémité, à demi sortie de sa guangue de pierre, il s’en était fallu d’un instant.

Depuis ce temps, Margalide est restée ainsi, un pied dans la fontaine, l’autre dans le rocher, prisonnière pour l’éternité.

A moins qu’un jour, une main pure en quête de merveilleux ne plonge dans l’eau fraîche de la fontaine et la délivre.

Petite Fée, la Fée des Rêves

Le rêve de Petite Fée était que les hommes n’arrêtent jamais de croire en leurs rêves…

Elle était la Fée des Rêves et en particulier des Rêves Fous, c’étaient ceux qu’elle aimait le plus.

Mais depuis quelques temps, Petite Fée avait perdu espoir de réaliser ses rêves à elle…

Elle n’y croyait pas assez fort.

Lui arrivait-il souvent de penser.

Avait-elle raison ou tort, là n’était pas la question.

La question était de savoir où sa petite lueur d’espoir s’en était allée.

Elle l’avait cherché en vain derrière ses grands projets, ses petites peurs, ses grandes angoisses, ses plus beaux souvenirs… Nulle part ! la petite lueur d’espoir avait un jour disparu sans qu’elle s’en rende compte.

Un chagrin d’amour lui avait brisé le coeur en mille morceaux.

Eh oui les fées ne sont pas à l’abri d’un chagrin d’amour malgré tout le bonheur qu’elles donnent au monde.

Petite Fée n’arrivait plus à croire aux rêves des autres, elle ne pouvait plus être la Fée des Rêves…

Mais c’était toute sa vie, elle était une fée.

Que deviendrait-elle si elle n’était plus un fée ? Elle se mit à pleurer…

Elle était seule dans un bois tranquille, seule et elle pouvait enfin vider son coeur de toute la tristesse qu’elle avait accumulée toutes ses années…

Après avoir pleuré toutes les larmes de son corps, elle sentit une douce chaleur sur son visage et malgré ses paupières closes, elle pouvait distinguer une lueur d’une luminosité extraordinaire.

Elle n’osait pas ouvrir les yeux.

C’est alors qu’elle entendit une voix aussi douce qu’un murmure lui dire :

– Tu as enfin compris…

Elle ouvrit les yeux et vie une petite fée couleur soleil qui lui ressemblait comme deux gouttes d’eau assise sur une branche. Elle osa parler :

– Compris quoi ?

– Tu es la Fée des rêves, mais tu as aussi TES rêves. Il ne faut pas que tu l’oublies.

Tes rêves sont aussi importants que ceux que tu aides à mettre au monde. Si tu ne crois pas en tes rêves alors tous les rêves mourront aussi…

– Je ne comprend pas…

La petite fée auréolée d’une aura répondit :

– Même les rêves qui meurent ont existé. Ils devaient mourir pour laisser place à un autre rêve. Tu ne peux pas réaliser tous les rêves Et pour réaliser un rêve, il faut vraiment y croire.

Je m’étais enfuie parce que je ne me trouvais plus à ma place…

La petite fée s’était tue un moment puis poursuivit :

– Tu étais tellement triste et tu semblais avoir perdu tout espoir que j’ai décidé de t’aider…

Petite Fée la coupa et s’exclama :

– Mais tu m’as abandonnée…

– Non je ne t’ai pas abandonnée. Je t’ai donné la possibilité de te retrouver, de te délivrer de la tristesse et de croire à nouveau en toi !

Ne te sens-tu pas une différence ?

Petite Fée ferma les yeux et ressentit dans sa poitrine un feu intense mais tellement doux…

Elle ne s’était jamais sentie aussi bien.

Quand elle ouvrit les yeux, le Peite Fée toute dorée n’était plus là, Petite Fée comprit et souriait à présent.

Elle s’était levée et avait commencé à marcher.

Quand elle se retourna une dernière fois pour essayer de l’apercevoir, elle entendit la petite voix de la fée portée par le vent lui dire :

 » N’arrête jamais de croire en tes rêves, jamais, jamais… » »

Texte de Marypistache, publié dans : Histoires ou contes de fées.

La Fée des fleurs

Une vieille légende roumaine dit que lorsque tout ce qui vit pris sa forme et sa dénomination définitive, seul l’homme fut mécontent car la terre lui semblait toute noire et déserte.

Il sentait que quelque chose manquait pour que sa vie devînt belle et heureuse.

La fée aux fleurs apparut et, en entendant ses lamentations, lui dit :

– Je vais couvrir la terre d’une parure originale qui serait à jamais ta consolation.

A un signe de sa baguette magique, des fleurs en grand nombre sortirent soudain de terre et vinrent se ranger les unes auprès des autres. La fée trempa alors sa plume magique dans les couleurs de l’arc-en-ciel et donna à chacune une coloration différente.

Sa plume fit merveille et bientôt toute la terre se trouva couverte d’une multitude de fleurs de toutes sortes.

Les fiers chrysanthèmes purent s’enorgueillir de leurs robes éclatantes et multicolores, les roses de leurs pétales semblables à du velours, les oeillets, les jasmins, les lilas, les giroflées de leurs tons chauds et leur suave parfum.

Ce fut ensuite le tour des craintives pensées, des timides violettes, si timides qu’elles se cachent derrière leurs feuille, des campanules et de leurs soeurs les humbles fleurs des champs.

En même temps, la fée donnait à chacune d’elles un nom et lui fixait le lieu de résidence qui serait désormais le sien.

S’alignant sagement, toutes ces fleurs attendaient le moment de gagner leur nouvelle destination.

Toujours peignant fleur après fleur, la fée se trouva nez à nez avec un rayon de soleil qui l’observait depuis longtemps et l’avait suivie tout au long de ses pérégrinations.

– Mon bon père Soleil, aimerait, lui dit-il, faire quelque chose pour l’humanité. Il souhaitait qu’une fleur à sa ressemblance soit comme lui revêtue d’or pour apporter sa lumière aux humains durant les journées grises où, caché par les nuages, il demeure invisible.

La fée, trempant aussitôt sa plume dans la poudre d’or en recouvrit le tournesol qu’on appela désormais le  » grand soleil « .

Un enfant lui demanda ensuite d’inventer une fleur particulièrement belle, pour l’offrir à sa maman.

Après avoir réfléchi, la fée choisit le blanc qui est la couleur des candides pensées de l’enfance et, voulant dépeindre la douceur d’un sourire maternel, créa le lys qui est et restera

à jamais le symbole de l’innocence.

Lorsque toutes ces fleurs furent prêtes pour réconforter les pauvres humains, on entendit, venant de très loin, de sous un amas de neige, comme un soupir d’enfant abandonné :

– Je suis la seule à avoir été oubliée, bonne fée, disait une petite voix plaintive, et je suis restée sans couleur et sans nom.

Lorsque mes soeurs se disperseront sur la terre pour accomplir leur mission et que leur beauté réjouira les regards, moi je resterai ici et personne ne le saura.

Toute émue, la fée répondit :

-Ne sois pas malheureuse, petite fleur, Toi qui es la dernière, tu seras la première.

Parce que tu as été oublié, petit perce-neige, c’est toi qui avec tes clochettes toutes blanches, seras chargé d’annoncer la venue du printemps.

A ta vue, tous se réjouiront.

Et c’est depuis ce temps-là que ces fleurs poussent aux quatre coins de la terre et qu’elles emplissent de joie le coeur de tous les hommes épris de beauté.

Extrait de 65 Légendes et Récits autour du monde.

Le nid de l’ange et la fée

Au fond de la Vallée des Rêves Azurés

Vivait une fée aux yeux couleur du temps

Et au rire cristallin comme rosée au printemps ;

Jusqu’à l’aube du jour, dans les bois elle courait.

Que faisait-elle ? que cherchait-elle ? me direz-vous…

Cette fée-là était la fée des Rêves Merveilleux,

Ceux qui emplissent des petits enfants les yeux

Et qui laissent au petit matin du rose sur les joues…

Elle cherchait donc cette fée au fond des Bois Enchantés

Les rêves Perdus qu’elle pourrait sans doute exaucer.

C’est là qu’elle trouva un rêve tout de larmes embué ;

Ce rêve était celui d’une âme par le désespoir hantée,

Le Rêve Perdu d’un ange au sourire magique

Qui versait des larmes amères sur ses amours passées…

La fée fut prise d’un élan du coeur et dit :  » Assez !

Ne plus voir cet ange sourire, c’est dramatique ! « 

Elle alla trouver la Reine de Fées pour lui dire son amour :

 » Cet ange a trop souffert !  » dit-elle  » Et je veux Moi,

De l’amour si cruel envers les hommes changer les Lois ! « 

La Reine répondit :  » Je comprends que ton coeur soit lourd,

Mais tu connais le pays de Faery les Lois !

Du même monde vous n’êtes malheureusement pas !

Cet amour là est impossible, tu le sais ! Arrêtons là !

Oublie cet être, c’est mieux ainsi, crois-moi !

Cependant, la fée de Rêves ne l’entendit pas ainsi,

Et bafouant les Lois de Faery, elle rencontra l’ange

Dans un lieu où résonnait le chant des mésanges ;

Elle lui dit des mots doux et des mots d’amour aussi…

L’ange et la fée se rencontrèrent ainsi souvent ;

Et plus le temps passait, plus leur amour grandissait…

La fleur qui vivait dans leur coeur s’épanouissait

Comme jamais elle ne l’avait fait auparavant…

Leur si bel amour n’était cependant pas resté inconnu

Folle de rage, la reine des Fées apprenant cela

Envoya chercher la petite fée qui accourut là…

 » Te voici donc !  » dit la Reine,  » Je t’avais prévenue !

Sais-tu que tu seras punie pour ta trahison ?

De telle faute, tu connais pourtant le châtiment :

De Faery, tu dois quitter les terres immédiatement ! « 

 » Ô ma Reine, je partirais vers un autre horizon,

Qui acceuillera mon amour ainsi que le sien ! « 

 » Sais-tu, petite sotte ?  » répliqua la Reine,

 » Que le ciel lui fermera ses portes d’ébène ?

Au statut d’ange déchu passera ton ange gardien ! « 

 » Soit, s’il en est ainsi  » dirent l’ange et la fée réunis,

 » Nous vivrons tous les deux dans un lieu autre !

La terre où vivent les humains sera nôtre,

Elle sera de notre amour le douillet nid… »

Légende de Faery

Illustrations : Angel Sanctuary